A l'origine, les carapaces de tortue (Extrait du site du Centre Djohi)

Dans l'Antiquité, les souverains de la dynastie des Shang (XVIIe - XIIe siècle avant notre ère) avaient l'habitude, lorsqu'ils avaient des décisions à prendre, de consulter leurs ancêtres défunts. Ils avaient recours à des offrandes de viande avec leurs os, qu'on plaçait sur des brasiers sacrificiels car le feu était réputé pour pouvoir traverser les mondes. La chaleur produisait sur les os des fendillements qui étaient « lus » comme la réponse des ancêtres à la question qui leur avait été posée. Au fil des siècles, les Chinois s'aperçurent que la réussite ou l'échec d'une entreprise dépendait moins de l'opinion que pouvaient en avoir des ancêtres défunts que de son adéquation avec le moment. Les offrandes carnées furent abandonnées au profit des carapaces de tortue. A cause de leur forme, ronde comme le ciel pour la partie dorsale et un peu carrée comme la terre pour le plastron ventral, les tortues sont une sorte de modèle réduit de l'univers. Les brasiers furent remplacés par des sortes de tisons chauffés appliqués en des points précis de la carapace, préalablement évidés de manière à réduire les fendillements possibles à des formes prédéterminées et donc plus faciles à analyser. Les carapaces étaient conservées comme archives.

               IMG_0679.JPG, janv. 2021