Jon Kabat-Zinn, Où tu vas, tu es
Le paradoxe du non-agir (1/2)

La saveur du non-agir et le plaisir que l'on peut en retirer sont difficiles à saisir pour nous autres occidentaux car notre culture valorise surtout l'action et le progrès.
Même nos loisirs tendent vers une hyperactivité constante. Le bonheur du non-agir réside en ce que rien d'autre n'a besoin de se passer pour que ce moment-ci soit accompli.
Quand Thoreau dit : "Le jour se lève et soudain le soir survient, et rien de mémorable n'a été accompli", c'est une provocation pour les gens obnubilés par le désir de réussir et de progresser dans le monde.
Mais au nom de quoi a-t-on le droit de juger qu'une matinée passée à rêver sur le pas de sa porte est moins mémorable ou méritoire qu'une vie active et bien remplie?
Thoreau tient un discours qui se révèle aussi actuel aujourd'hui qu'il l'était à son époque. Pour ceux qui veulent bien l'entendre, il souligne l'importance de la contemplation et du détachement à l'égard du résultat. Seule compte la jouissance d'être dans le moment présent...

2020 12 21 Riou CO (83).JPG, oct. 2021