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20 déc. 2019

Paroles de décembre

Frédéric Lenoir, L'Âme du monde

Un sage prit la parole et dit : "Cultivez la souplesse.
La vie est en devenir permanent. La souplesse vous permet de vous adapter au mouvement de la vie. Elle vous permet de réagir avec justesse à un événement imprévu, à une attitude d'autrui qui vous surprend.
Soyez souples comme le roseau, qui sait plier lorsque le vent est fort, mais qui ne rompt jamais. La rigidité, au contraire, vous rend inaptes au flux de la vie.
Elle vous fixe dans des attitudes et des principes qui peuvent parfois se révéler inappropriés aux circonstances ou à l'évolution de votre être."

roseau2.jpg, mar. 2021

27 nov. 2019

Paroles de novembre

Yuval Noah Harari,Homo deus, Une brève histoire de l'avenir

Que l'humanité doive investir tant d'efforts dans la poursuite bio-chimique du bonheur est loin d'être une certitude. D'aucuns diraient que le bonheur, au fond, n'a pas tant d'importance, qu'on a tort de faire de la satisfaction individuelle le but suprême de la société.
D'autres admettent que le bonheur est effectivement le bien suprême, tout en contestant la définition biologique du bonheur comme expérience de sensations plaisantes.
Il y a deux mille trois cents ans, Épicure avertit ses disciples : la poursuite immodérée du plaisir pourrait bien les rendre non pas heureux, mais misérables. Deux siècles auparavant, Bouddha avait soutenu une idée encore plus radicale, affirmant que la poursuite des sensations agréables était en fait la racine même de la souffrance.
Ces sensations ne sont que des vibrations éphémères et dénuées de sens. Même quand nous en faisons l’expérience, notre réaction n'est pas le contentement, mais le désir de toujours plus.
Dès lors, j'ai beau éprouver toujours plus de sensation de félicité ou d'excitation, jamais elles ne me satisferont.
Si j'identifie le bonheur à des sensations agréables et fugitives, et désire ardemment en éprouver toujours plus, je n'ai d'autre choix que de les poursuivre constamment. Lorsque je finis par les obtenir, elles disparaissent rapidement ; le simple souvenir des plaisirs passés ne me donnera pas satisfaction et je devrai tout recommencer.
...
Pour atteindre le vrai bonheur, les humains doivent ralentir leur quête de sensations agréables, non pas l'accélérer.

baloo.jpg, mar. 2021

29 oct. 2019

Paroles d'octobre

Catherine Despeux, Taiji Quan, Art martial, technique de longue vie

Un des éléments susceptible de dérouter le débutant
est le manque de résultats tangibles rapides.
C'est un exercice de longue haleine qui demande des années avant d'aboutir.
Et si l'occidental est découragé au début par l'effort de mémorisation,
c'est qu'il n'a pas compris que le plus important n'est pas le résultat,
mais le geste en lui-même, l'attention qu’il lui porte.
Cette attention ne doit pas être un effort, mais une ouverture sur une perception différente des choses.
Ainsi l'enchaînement n'est-il qu'un support pour un travail en profondeur
sur le corps et l'esprit.

P6278857.JPG, mar. 2021
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29 juin 2019

Paroles de juin

Hesna Cailliau, Le paradoxe du poisson rouge

Sans port d'attache, la carpe koï montre qu'il ne faut s'attacher à aucun schéma préétabli.
"Être sans idée pour rester ouvert à tous les possibles" dit Confucius.
Kong fu-Tseu, Maître Kong de son vrai nom, évoque un cœur vacant, un cœur ouvert dénué de partis pris.
Dans ce mot pointent l'aventure, le risque, la libération de toute attache.
Être sans idée ne veut pas dire ne pas en avoir mais n'en privilégier aucune, n'être prisonnier d'aucune pour mieux s'adapter aux situations toujours changeantes.
Ce que le maître rejette avec force, ce sont les idées préconçues, les affirmation catégoriques et l'obstination.
Tout son enseignement vise non pas à se faire une idée sur les choses mais à mettre de la fluidité dans les choses et entre le choses.
Pourquoi s'attacher à des idées puisque la réalité est en transformation continue?
Le Yi King, le plus ancien des livres sacrés chinois, dont les commentaires sont attribués à Confucius se nomme le "livre des Mutations". Yi comme substantif veut dire "mutation"...
Rien n'est plus facile que le changement , puisque c'est inscrit dans l’ordre des choses.
Les 99 écailles couvrant le corps de la carpe symbolise la mutation inhérente à la vie.
Cette évidence est soulignées aussi par Bouddha, "La seule loi qui ne change pas est celle qui énonce que tout change".
Refuser cette loi ontologique, c'est être borné.
L'être humain, de ce fait, est appelé à se renouveler sans cesse et non à se répéter comme une horloge.
La souffrance survient chaque fois qu'il résiste au flux de la vie et essaie de s'accrocher à des formes fixes.

Le corps du poisson qui ondule dans tous les sens rappelle l'importance pour la pensée de ne se raidir dans aucune position.
Le mal pour la pensée chinoise n'est pas la tentation et la transgression mais la fixation : le pire défaut est de vouloir avoir raison car alors on s'enferme dans son raisonnement et on devient sourd et aveugle.
L'imbécile croit toujours avoir raison, le sage écoute et accepte avec simplicité les conseils" dit Lao-tseu.

La carpe koï avec ses grands yeux et sa grande bouche symbolise l'ouverture d'esprit : observer pour mieux absorber, car il y a tant de choses à prendre et à apprendre de l'extérieur...

carpe.jpg, mar. 2021

2 juin 2019

Paroles de mai

Yuval Noah Harari, Sapiens, une brève histoire de l'humanité

Et ils vécurent heureux

Selon le bouddhisme, la plupart des gens identifient le bonheur à des sentiments plaisants, et la souffrance à des sentiments déplaisants. De ce fait, les gens attachent une importance immense à ce qu'ils ressentent et sont avides de connaître toujours plus de plaisirs et d’éviter la douleur. Quoi que nous fassions au fil de notre vie -nous gratter la jambe, pianoter la chaise ou livrer des guerres mondiales-, nous essayons juste de nous procurer des sensations agréables.

Le problème, selon le bouddhisme, c'est que nos sentiments ne sont rien de plus que des vibrations fugitives, qui changent à chaque instant, telles les vagues de l’océan. Voici cinq minutes, j'étais joyeux et déterminé, mais ces sentiments ont disparu, et je pourrais bien me sentir triste et abattu. Si je veux connaître des sentiments plaisants, il me faut donc être constamment à leur poursuite, tout en chassant ceux qui sont désagréables. Même si j'y réussis, tout est a aussitôt à recommencer, sans que je sois jamais récompensé durablement de ma peine.

A quoi rime de remporter des prix aussi éphémères? A quoi bon s’acharner à décrocher une chose qui disparaît presque sitôt apparue? Selon le bouddhisme, la racine de la souffrance n'est ni le sentiment de peine ni celui de tristesse, voire d’absence de sens. La véritable racine est plutôt cette poursuite incessante et absurde de sensations éphémères qui nous mettent dans un état permanent de tension, d'agitation et d'insatisfaction. De fait de cette poursuite, l’esprit n'est jamais satisfait. Quand bien même il éprouve du plaisir, il n'est pas content, parce qu'il a peur qu'il ne dure pas et voudrait tant que cette expérience se prolonge et s'intensifie.

Les gens sont libérés de la souffrance non pas quand ils éprouvent tel ou tel plaisir fugitif, mais quand ils comprennent l'impermanence de leurs sensations et cessent de leur courir après. Tel est l’objectif des pratiques de méditation bouddhistes. Qui médite est censé observer de près son esprit et son corps, suivre l’apparition et la disparition de tous ses sentiments et comprendre combien il est absurde de les poursuivre.

Quand la poursuite cesse, l'esprit et détendu, clair et comblé. Toutes sortes de sentiments ne cessent de naître et de passer - joie, colère, ennui, concupiscence -, mais dès l'instant où vous cessez de courir après, vous pouvez les accepter pour ce qu 'ils sont. Vous vivez dans l’instant présent au lieu de fantasmer sur ce qui aurait pu être.
Sapiens.jpg, mar. 2021

19 avr. 2019

Paroles d'avril

Christophe André, Abécédaire de psychologie positive

Grincheux désagréables

Les grognons m'ont longtemps agacé. Ne pas être capable de faire l'effort minimum de la courtoisie et de la politesse, l'effort d'un regard amical et d'un sourire, tout de même !
Puis, ça m'a passé. J'ai compris que cela n'empêchait pas d'autres qualités. Depuis, je m'imagine volontiers que le caractère de certains grincheux (ne pas s'encombrer des convenances sociales, ne pas se laisser impressionner par les règles sociales) est peut-être aussi l’expression d'une forme de liberté et cache peut -être un courage revêche : ce grincheux qui ne me salue pas serait peut-être celui qui me sauverait la vie pendant la guerre, celui qui me cacherait de l'ennemi. Et qui refuserait ensuite, toujours aussi revêche, mes remerciements, ma gratitude...

grinch.jpeg, mar. 2021

29 mar. 2019

Paroles de mars

Billet sur Le silence... La parole... Le silence... La parole...



"Parle si tu as des mots plus forts que le silence
sinon garde le silence"
Euripide (poète grec)

"Il faut deux ans pour apprendre à parler
et toute une vie pour apprendre à se taire"
Proverbe chinois

"Si tu n'as rien de plus intelligent à dire que le silence, tais toi
Proverbe arabe

"Ce n'est pas parce que tu parles que tu es intelligent"
Star Wars, La menace fantôme, Qui Gon à Jar Jar

2020 01 05 Sormiou (26).JPG, mar. 2021

27 fév. 2019

Paroles de février

Christophe André, La vie intérieure, "Le petit coin"

"De toute évidence, le Créateur, en concevant l'organisme humain, a compris qu'il valait mieux pour nous que certaines fonctions pussent s'accomplir d'elles-mêmes ; il n'est que trop clair que si on nous avait laissés régenter librement nous-mêmes des fonctions telles que la respiration, le sommeil ou la défécation, certains d'entre nous cesseraient de respirer, de dormir ou d'aller aux cabinets.
Il y a une foule de gens, et qui ne sont pas tous enfermés dans un asile, qui ne voit pas de raison pour que nous mangions, dormions, respirions, ou allions au water-closet. Non contents de mettre en question les lois qui gouvernent l'univers, ils mettent en question aussi l'intelligence de leur propre organisme (...).
Ils considèrent les exigences du corps comme autant de temps perdu. Comment passent-ils donc leur temps, ces êtres supérieurs? Est-ce parce qu'il y a tant de "bon travail" à faire qu'ils ne voient pas l'utilité de passer du temps à manger, à boire, à dormir, ou à aller au water-closet?".
Henry Miller, Lire aux cabinets



Quoi de plus éloigné, en apparence, du monde délicat de la vie intérieure que l'environnement trivial des cabinets et autres lieux dits "d’aisance"? Mais à y bien réfléchir, les choses sont plus subtiles , et les liens plus étroits qu'un regard lointain et condescendant ne pourrait le faire croire. Car tout ce dont la vie intérieure a besoin s'y trouve : le calme et la solitude, la possibilité de recueillement et l’absence de sollicitations extérieures...
Le peuple japonais, dans son grand raffinement, ne s'y est pas trompé : on trouve souvent dans ce pays les toilettes les plus accueillantes et confortables qui soient, dotées d'un abattant de cuvette pouvant être réchauffé, d'un clavier de commandes déclenchant des jets d'eau ou d'air agréablement tiède, voire toute une gamme de sons masquant les bruits inconvenants. (...)
Voilà pourquoi il serait à mon sens bien dommage de ne pas cultiver un art de la vie intérieure au cabinets. Il convient évidemment de ne surtout pas y téléphoner, mais aussi de choisir parfois de ne pas y lire !
Se contenter de ressentir, de réfléchir, de savourer cet instant de pause, loin du tumulte du monde. Se réjouir de disposer d'un corps, un corps capable de tirer tout seul le meilleur de ce que nous lui offrons à manger et à boire, et d'en restituer ensuite la part inutile. Après tout, notre vie intérieure dépend aussi de ce corps, du soin que nous lui accordons, du ben-être que nous lui permettons.
Et puis, nous sommes dans ces lieux en bonne compagnie : bien des poètes et des philosophes se sont donné la peine de réfléchir et d'écrire sur ce sujet.
On se souvient des alexandrins ludiques et réalistes de Musset : "Vous qui venez ici dans une humble posture / De vos flancs alourdis décharger le fardeau, (...)."
Et de Montaigne, qui rappelait dans ses Essais :"Sur le plus haut trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul".
wc2.jpg, mar. 2021

28 janv. 2019

Paroles de janvier

Maître Anzawa, Le Kyudo, voie de l'arc

L'art véritable est sans but et sans intention.
Plus obstinément vous persévérerez à vouloir apprendre à lâcher la flèche en vue d'atteindre sûrement un objectif,
moins vous y réussirez,
plus le but s'éloignera de vous.

kyodo.jpg, mar. 2021

16 déc. 2018

Paroles de décembre

Thich Nhat Hanh, La sérénité de l'instant

Prenez la main de votre enfant et invitez le à sortir et à vous asseoir avec vous sur l'herbe.
L'un et l'autre aurez peut-être envie de contempler l'herbe verte,
les petites fleurs, le ciel.
Respirer et sourire ensemble, voilà ce qu'est l'éducation pour la paix.
Si nous savons apprécier ces choses simples mais très belles, nous n'aurons à rechercher rien d'autre.
La paix est accessible à tout instant, en chaque respiration, en chaque pas.

2021 01 09 Garlaban Co (51).JPG, mar. 2021

6 déc. 2018

Paroles de novembre

Jacques Castermane, La Sagesse exercée
Récit de l'auteur qui suivra l'enseignement de Karlfried Graf Dürckheim pendant plus de 20 ans.

La Voie de la technique

La Voie de la technique est exigeante.
La technique doit d'abord être apprise.
Ensuite il vous est demandé de maîtriser ce que vous avez appris.
L'étape suivante est la maîtrise parfaite de ce que vous maîtrisez.
Cet effort, qu'Épitecte souligne comme incontournable pour accéder à la paix de l'âme, conduit à la mort du Moi. C'est à dire à la mort de tout ce qui est voulu, intentionné.
A la mort du désir de réussir et de la crainte d'échouer.
A la mort du MOI-JE-VEUX / MOI-JE-NE-VEUX-PAS.
C'est à ce moment que la technique, parfaitement maîtrisée devient, et est,
ce que le maître de tir à l'arc appelle "une manifestation de la vérité de la vie".
L'action, libérée des interférences d'un Moi intentionné, craintif, orgueilleux, réactif,
est pure comme est pur le geste de la fleur qui s'ouvre.
L'action est le reflet d'un homme libéré, d'un homme en paix.

24 oct. 2018

Paroles d'octobre

Jacques Castermane, La Sagesse exercée
Récit de l'auteur qui suivra l'enseignement de Karlfried Graf Dürckheim pendant plus de 20 ans.

(J. Castermane à K.G. Dürckheim)

Un jour je lui avoue que, en répétant toujours, toujours et encore, la même chose,
j'ai l'impression de tourner en rond.

Il me regarde en souriant et me dit " je suis heureux de vous entendre dire ça,
parce que lorsqu'on tourne en rond, on approfondit le rond dans lequel on tourne".

Je souris intérieurement en me souvenant de cette curieuse idée
que pour être efficace il faut apprendre par coeur une centaine de techniques.
Désormais je pratique dans un tout autre état d'esprit :
"En renouvelant toujours la même technique,
arrive le moment où il n'y a plus rien à faire.
C'est là qu'on laisse faire une force plus profonde".

dim (20) - Copie.JPG, mar. 2021
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2 juil. 2018

Paroles de juin

Taikan Jyoli, Maître bouddhiste Zen

"Simple ne veut pas dire facile"

alinea.jpg, mar. 2021

4 juin 2018

Paroles de mai

Cyrille Javary,Le geste imparable, 2ème partie/2

javary2.JPG, mar. 2021

30 avr. 2018

Paroles d'avril

Cyrille Javary, Le geste imparable, 1ère partie/2

javary1.JPG, mar. 2021
Cyrille Javary : Sinologue, écrivain, conférencier, consultant en culture chinoise ancienne et moderne, j’ai consacré ma vie à la compréhension et à la diffusion de la civilisation chinoise. J’ai traduit le Yi Jing, « Le classique des changements », et fondé le Centre Djohi pour l’étude et l’usage du Yi Jing"

30 mar. 2018

Paroles de mars

Le chocolat est notre ennemi,
Mais fuir devant l'ennemi, c'est lâche non?

torres.jpg, mar. 2021
Oursons guimauve de chez Torres - 57 avenue de Montredon -13008 Marseille

15 mar. 2018

Paroles de février

Maître Shifu à Po
"Si tu te contentes de faire ce que tu es capable de faire,
tu ne progresseras pas,
et tu resteras tel que tu es"

kunf fu panda.jpg, mar. 2021

7 fév. 2018

Paroles de janvier

Apprentissage & neurosciences, extrait

neuro.jpg, mar. 2021

21 déc. 2017

Paroles de décembre

St Exupéry, Le petit Prince

"J'ai appris, dit le petit Prince, que le Monde est le miroir de mon Âme...
Quand elle est enjouée, le Monde lui semble gai.
Quand elle est accablée, le Monde lui semble triste.
Le Monde, lui, n'est ni triste, ni gai.
Il est là, c'est tout.
Ce n'était pas le Monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais...
J'ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement..."

petitprince.jpg, mar. 2021

25 nov. 2017

Paroles de novembre

Jean-Michel Guenassia, Le club des incorrigibles optimistes

Et puis il faut bien commencer un jour, se lancer, couper les fils,
avancer sans les petites roues, se casser la gueule,
se relever et recommencer.

Martine-l-accident.jpg, mar. 2021

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