7 oct. 2021

STAGE CANNE WUJI

Vendredi 22 octobre, 10h-12h, parc Borély

227324277_2921632784715993_5480281594056387601_n - Copie.jpg, oct. 2021

29 juin 2021

Parole de juin

Mantak Chia, principes fondamentaux

"Restez enraciné dans chaque mouvement que vous accomplissez"

Enracinement signifie connexion avec le sol.
Toutes les formes de travail énergétiques exigent que l'on reste solidement enraciné. Malheureusement, l'enracinement est très mal compris en dehors des milieux des arts martiaux.
Des personnes qui pratiquent la méditation depuis longtemps n'ont jamais entendu parler d'enracinement.
Imaginez un électricien qui n'aurait jamais entendu parler de prise de terre ! Tôt ou tard il va au devant de grands ennuis !
La pratique du Tai Chi intègre l'enracinement physique dans la façon dont on se meut dans sa propre vie. La pratique de l'enracinement psychique est cultivée par la méditation. L'un reflète l'autre. L'enracinement cultivé grâce au Tai Chi se manifeste comme stabilité dans le mouvement.
Émotionnellement, il se manifeste par une personnalité stable douée d'un dessein clair et d'une pleine maîtrise du pouvoir de volonté.
En tant qu'aspect de la culture spirituelle du Tao, l'enracinement est très important. Le Tai Chi développe cette capacité.

IMG_1496 - Copie.JPG, juin 2021

5 juin 2021

STAGE CANNE WUJI

Samedi 19 juin, 10h-12h, Parc Borély

2019 11 29 stage canne (24) - Copie.JPG, mai 2021

24 mai 2021

Paroles de mai

Sur Charlie Chaplin
Charlie Chaplin est décédé à l'âge de 88 ans.

Il nous a laissé 4 déclarations :
1) Rien n'est éternel dans ce monde, pas même les problèmes.
2) J'aime marcher sous la pluie parce-que personne ne peut voir mes larmes.
3) Le jour le plus gaspillé dans la vie est le jour où nous ne rions pas.
4) Les six meilleurs médecins du monde... Soleil, repos, exercice, régime alimentaire, estime de soi, amis.

Charlie-Chaplin-Charlot_0_729_547.jpg, mai 2021

20 mai 2021

STAGE PERFECTIONNEMENT "L'HOMME"

Vendredi 11 juin, 10h12h, Parc Borély
C'EST VOUS QUI ALLEZ BOSSER !!! Ce stage pour consolider vos acquis, corriger et chercher le mouvement juste, améliorer votre pratique.
pastré 2020 06 01 (22).JPG, mai 2021

STAGE CANNE WUJI

Samedi 5 juin, 10h-12h, Parc Borély

2019 11 29 stage canne (24) - Copie.JPG, mai 2021__

2 avr. 2021

Paroles d'avril

Frédéric Lenoir, Petit traité de vie intérieure

Silence et méditation
Pour prendre de la distance vis-à-vis des événements nous avons besoin de solitude et de silence. Mais nous en avons souvent peur. Dans notre monde moderne où nous vivons cernés par trop de mots et de musique, de bruit et de clameur, l'absence de sons nous apparaît angoissante. Une demi-heure sans stimulus extérieur nous inquiète : au lieu de nous réjouir de ce temps, nous nous précipitons sur notre téléphone pour être en contact avec le monde.
Nous avons peur de nous retrouver seuls avec nous-mêmes, peur du silence intérieur auquel le silence extérieur ouvre la voie.
Le vrai silence est celui que l'on trouve au fond de soi. Il ne consiste pas seulement à éteindre la radio ou la télévision, mais surtout à ne plus être prisonniers de nos pensées et de notre bruit intérieur, souvent encore plus parasitant que les sons provenant de l'extérieur.

Vivre dans le silence ne sert pas à grand chose si notre esprit est agité. De la même manière que notre corps réclame le repos, notre mental a lui aussi besoin de se calmer, de s'apaiser, d'échapper provisoirement aux tensions. Ce repos lui permet d'accéder à la contemplation, une activité qui est, selon le philosophe grec Aristote, "le parfait bonheur de l'homme".
"Plus on possède la faculté de contempler, déclare-t-il, plus on est heureux, heureux non pas par accident mais en vertu de la contemplation même, car cette dernière est par elle-même d'un grand prix. Il en résulte que le bonheur ne saurait être qu'une forme de contemplation" (1).
Tous les courants de sagesse ont mis en avant l'importance de la solitude et du silence intérieur.

(1) Aristote, Éthique à Nicomaque

2020 12 21 Riou CO (105).JPG, avr. 2021

30 avr. 2020

Paroles d'avril

Benjamin Hoff, Le TAO de Pooh*, WU WEI

Le temps d'arriver au bout de la forêt, le ruisseau avait grossi jusqu'à devenir presque une rivière, et ayant ainsi grossi, il ne courait plus, ne sautait plus et ne jaillissait plus comme lorsqu'il était plus jeune, mais s'écoulait plus lentement. Car il savait maintenant où il allait et se disait à lui même : il n'y a pas d'urgence ; nous y arriverons forcément un jour.

Nous voici parvenus à ce qu'on pourrait considérer comme l'élément le plus caractéristique du Tao. En chinois il est appelé Wu wei .
Littéralement Wu wei signifie "non-agir, non provoquer, ou non-faire". Mais du point de vue pratique, il signifie plutôt sans effort inapproprié, égoïste et exagéré.
Le fait que le caractère Wei provienne des symboles désignant une main qui s'agrippe et un singe est assez significatif, puisque le terme Wu wei a le sens de ne pas aller contre la nature des choses, de ne pas fausser son habileté, de ne pas faire le singe. L'efficacité de Wu wei est comparable à celle de l'eau qui s'écoule en passant par-dessus et en contournant les rochers qu'elle rencontre. Elle ne correspond pas à l'approche mécanique et linéaire qui aboutit en général à court-circuiter les lois naturelles, mais au contraire à celle qui émane de la sensibilité intérieure des rythmes naturels du monde.

Prenons par exemple dans les écrits de Tchouang-Tseu :

A la gorge de Liu, la grande cascade plonge d’une hauteur de plusieurs centaines de pieds et son écume est visible à des kilomètres. Dans cette eau tourbillonnante, aucune créature vivante ne peut s'ébattre. Or un jour Confucius se tenait à quelque distance de la chute d'eau, quand il vit un vieil homme qui nageait dans les remous. Le prenant pour un désespéré, il appela des disciples et leur ordonna de suivre la berge pour l'aider. Mais le temps d'atteindre un endroit plus accessible, ils virent le vieil homme sortir de l'eau par ses propres moyens et, se mettant à changer, s'éloigner comme s'il se promenait.
Confucius, s'étant empressé de le rejoindre, lui dit : "Vous devriez être un esprit pour pouvoir survivre à cela, mais je vois que vous êtes un homme. Quel est votre pouvoir secret pour nager ainsi?" "Je n'ai aucune méthode spéciale ", répondit l'homme. "J'ai commencé à pratiquer très jeune, puis en grandissant cela est devenu comme une nature. Maintenant c'est comme mon destin Je descends avec les tourbillons et remonte avec les remous. J'obéis au mouvement de l'eau et oublie ma propre volonté. Je suis à l'aise et survis parce que je ne me bats pas contre le pouvoir supérieur de l'eau . C'est tout.

*Winnie l'ourson

pooh.jpg, mar. 2021

7 avr. 2020

A PROPOS DU QI, Catherine Despeux

catherine-despeux.jpg, janv. 2021

6 avr. 2020

Gnocchi

gnocchi (2).jpg, mar. 2021gnocchi2 (2).jpg, mar. 2021IMG_6088.JPG, mar. 2021
Ingrédients
Pour 6/8 personne
- 1 kg de pommes de terre à chair farineuse (binjte)
- 300 g de farine environ (+ ou - à ajuster)
- 1 oeuf
- sel, noix muscade

Cuire les pommes de terre dans de l'eau (froide au départ) avec du sel pendant 40 mn environ, elles doivent être fondantes.
Les éplucher et les passer au presse-purée ou au moulin à légumes.
Poser le tout sur un plan fariné, attendre qu'elles tiédissent.
Former un trou et ajouter la moitié de la farine, l'oeuf, puis le reste de la farine, sel et noix muscade.
Travailler la pâte afin d'obtenir une boule le plus lisse et homogène possible, ajouter un peu de farine si celle-ci est trop collante.
Former des petits saucissons de pâte et couper des tronçons de 1 cm de largeur.
Rouler chaque tronçon sur les dents d'une fourchette farinée et les poser sur un plateau, ou autre, bien fariné (autrement ça reste collé).
Porter l'eau à ébullition, saler et y plonger délicatement les gnocchi.
Dès qu'ils remontent à la surface, c'est cuit, les enlever rapidement avec une écumoire (attn la cuisson est rapide).
Servir avec sauce tomates maison, ou pistou etc.

30 mar. 2020

Paroles de mars

Krishnamurti, Entretiens

"Les transformations auxquelles nous procédons dans notre vie intérieure ou extérieure ne sont-elles pas inutiles aussi longtemps qu'elles procèdent d'un mobile personnel?
La seule transformation authentique ne serait-elle pas celle qui ne procède d'aucun mobile?"
tao.png, mar. 2021

28 fév. 2020

Paroles de février

Les secrets des anciens Maïtres de Taichi, Le chant de la véritable signification
Texte anonyme

Pendant votre pratique du Taichi Chuan, oubliez tout.
Vous devez garder la tête froide et rester centré.
Aucune idée (a priori) ne doit troubler votre vision, aucune pensée ne doit perturber votre action. Le corps relâché et stable, vous devenez agile et léger.
Chassez souvenirs et projets, vivez le moment présent.
Corps et esprit perdent leur forme ; non qu'ils deviennent amorphes, mais pur potentiel, ne venant jeter aucune ombre sur le monde physique, parce que votre intention ne s'est pas encore manifestée.
En un certain sens, votre corps devient ainsi transparent à toutes forces extérieures. Oubliez ce qui vous entoure et ne faites que l'essentiel.
Votre souffle relie les mondes intérieurs et extérieurs.
Votre esprit doit rester clair, votre tête semblant suspendue par le haut, et votre corps aussi stable et enraciné qu'une montagne massive.
Votre racine doit être à la fois profonde et large, comme la base de la montagne qui s'absorbe dans la croûte terrestre, soutenant votre esprit au fur et à mesure qu'il s'élève comme le sommet de la montagne.
Conservez le sacrum rentré, ce qui vous permet d'ouvrir la colonne lombaire et de la connecter avec les jambes.
Dégagez la tête des épaules et rentrez très légèrement le menton pour étirer doucement la colonne vertébrale.
Soyez attentif à ne pas projeter le menton vers l'avant, ce qui créerait une tension dans la partie basse du cou.
Quand le Taichi Chuan est pratiqué de façon profonde et intense, il emplit votre vie en s'impliquant dans tout ce que vous entreprenez. A ce stade la séparation entre vie et art disparaît et tous vos effort tendent à transmuer votre être en un tout unifié.

pastré 2020 06 01 (24).png, mar. 2021

6 fév. 2020

Paroles de janvier

Georges Charles, Le rituel du Dragon

Il ne faut pas le dire, mais en réalité, le Taijiquan s'applique beaucoup plus et beaucoup mieux lorsque l'on fait son marché ou que l'on se promène dans la forêt,
que lorsqu’on se retrouve déguisé-e en chinois-e à heures fixes dans un gymnase en béton.
Mais malheureusement, l'étude et la pratique sont encore nécessaires et n'existent pas encore sous forme de suppositoires, sinon cela se saurait.

Wang Tse Ming avait pour expliquer cela une image assez directe : "Lorsque, dans une prairie, vous voyez un étalon noir s'ébattre et que vous voulez reproduire cette image de la force et de la beauté, cela nécessite un peu d'étude et de pratique, faute de quoi vous risquez de vous retrouver avec un boudin noir sur de la purée de pois".

En chinoise ;-)))))
Coco X3.jpg, mar. 2021

20 déc. 2019

Paroles de décembre

Frédéric Lenoir, L'Âme du monde

Un sage prit la parole et dit : "Cultivez la souplesse.
La vie est en devenir permanent. La souplesse vous permet de vous adapter au mouvement de la vie. Elle vous permet de réagir avec justesse à un événement imprévu, à une attitude d'autrui qui vous surprend.
Soyez souples comme le roseau, qui sait plier lorsque le vent est fort, mais qui ne rompt jamais. La rigidité, au contraire, vous rend inaptes au flux de la vie.
Elle vous fixe dans des attitudes et des principes qui peuvent parfois se révéler inappropriés aux circonstances ou à l'évolution de votre être."

roseau2.jpg, mar. 2021

29 nov. 2019

STAGE CANNE WUJI, 29 novembre 2019, parc Borély

2019 11 29 stage canne (11).JPG, janv. 20212019 11 29 stage canne (19).JPG, janv. 20212019 11 29 stage canne (23).JPG, janv. 20212019 11 29 stage canne (4).JPG, janv. 2021

27 nov. 2019

Paroles de novembre

Yuval Noah Harari,Homo deus, Une brève histoire de l'avenir

Que l'humanité doive investir tant d'efforts dans la poursuite bio-chimique du bonheur est loin d'être une certitude. D'aucuns diraient que le bonheur, au fond, n'a pas tant d'importance, qu'on a tort de faire de la satisfaction individuelle le but suprême de la société.
D'autres admettent que le bonheur est effectivement le bien suprême, tout en contestant la définition biologique du bonheur comme expérience de sensations plaisantes.
Il y a deux mille trois cents ans, Épicure avertit ses disciples : la poursuite immodérée du plaisir pourrait bien les rendre non pas heureux, mais misérables. Deux siècles auparavant, Bouddha avait soutenu une idée encore plus radicale, affirmant que la poursuite des sensations agréables était en fait la racine même de la souffrance.
Ces sensations ne sont que des vibrations éphémères et dénuées de sens. Même quand nous en faisons l’expérience, notre réaction n'est pas le contentement, mais le désir de toujours plus.
Dès lors, j'ai beau éprouver toujours plus de sensation de félicité ou d'excitation, jamais elles ne me satisferont.
Si j'identifie le bonheur à des sensations agréables et fugitives, et désire ardemment en éprouver toujours plus, je n'ai d'autre choix que de les poursuivre constamment. Lorsque je finis par les obtenir, elles disparaissent rapidement ; le simple souvenir des plaisirs passés ne me donnera pas satisfaction et je devrai tout recommencer.
...
Pour atteindre le vrai bonheur, les humains doivent ralentir leur quête de sensations agréables, non pas l'accélérer.

baloo.jpg, mar. 2021

3 nov. 2019

STAGE DE CANNE WUJI, samedi 16 novembre 2019, parc Borély

IMG_4587.JPG, janv. 2021IMG_4594.JPG, janv. 2021IMG_4573.JPG, janv. 2021IMG_4544.JPG, janv. 2021

29 oct. 2019

Paroles d'octobre

Catherine Despeux, Taiji Quan, Art martial, technique de longue vie

Un des éléments susceptible de dérouter le débutant
est le manque de résultats tangibles rapides.
C'est un exercice de longue haleine qui demande des années avant d'aboutir.
Et si l'occidental est découragé au début par l'effort de mémorisation,
c'est qu'il n'a pas compris que le plus important n'est pas le résultat,
mais le geste en lui-même, l'attention qu’il lui porte.
Cette attention ne doit pas être un effort, mais une ouverture sur une perception différente des choses.
Ainsi l'enchaînement n'est-il qu'un support pour un travail en profondeur
sur le corps et l'esprit.

P6278857.JPG, mar. 2021
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29 juin 2019

Paroles de juin

Hesna Cailliau, Le paradoxe du poisson rouge

Sans port d'attache, la carpe koï montre qu'il ne faut s'attacher à aucun schéma préétabli.
"Être sans idée pour rester ouvert à tous les possibles" dit Confucius.
Kong fu-Tseu, Maître Kong de son vrai nom, évoque un cœur vacant, un cœur ouvert dénué de partis pris.
Dans ce mot pointent l'aventure, le risque, la libération de toute attache.
Être sans idée ne veut pas dire ne pas en avoir mais n'en privilégier aucune, n'être prisonnier d'aucune pour mieux s'adapter aux situations toujours changeantes.
Ce que le maître rejette avec force, ce sont les idées préconçues, les affirmation catégoriques et l'obstination.
Tout son enseignement vise non pas à se faire une idée sur les choses mais à mettre de la fluidité dans les choses et entre le choses.
Pourquoi s'attacher à des idées puisque la réalité est en transformation continue?
Le Yi King, le plus ancien des livres sacrés chinois, dont les commentaires sont attribués à Confucius se nomme le "livre des Mutations". Yi comme substantif veut dire "mutation"...
Rien n'est plus facile que le changement , puisque c'est inscrit dans l’ordre des choses.
Les 99 écailles couvrant le corps de la carpe symbolise la mutation inhérente à la vie.
Cette évidence est soulignées aussi par Bouddha, "La seule loi qui ne change pas est celle qui énonce que tout change".
Refuser cette loi ontologique, c'est être borné.
L'être humain, de ce fait, est appelé à se renouveler sans cesse et non à se répéter comme une horloge.
La souffrance survient chaque fois qu'il résiste au flux de la vie et essaie de s'accrocher à des formes fixes.

Le corps du poisson qui ondule dans tous les sens rappelle l'importance pour la pensée de ne se raidir dans aucune position.
Le mal pour la pensée chinoise n'est pas la tentation et la transgression mais la fixation : le pire défaut est de vouloir avoir raison car alors on s'enferme dans son raisonnement et on devient sourd et aveugle.
L'imbécile croit toujours avoir raison, le sage écoute et accepte avec simplicité les conseils" dit Lao-tseu.

La carpe koï avec ses grands yeux et sa grande bouche symbolise l'ouverture d'esprit : observer pour mieux absorber, car il y a tant de choses à prendre et à apprendre de l'extérieur...

carpe.jpg, mar. 2021

2 juin 2019

Paroles de mai

Yuval Noah Harari, Sapiens, une brève histoire de l'humanité

Et ils vécurent heureux

Selon le bouddhisme, la plupart des gens identifient le bonheur à des sentiments plaisants, et la souffrance à des sentiments déplaisants. De ce fait, les gens attachent une importance immense à ce qu'ils ressentent et sont avides de connaître toujours plus de plaisirs et d’éviter la douleur. Quoi que nous fassions au fil de notre vie -nous gratter la jambe, pianoter la chaise ou livrer des guerres mondiales-, nous essayons juste de nous procurer des sensations agréables.

Le problème, selon le bouddhisme, c'est que nos sentiments ne sont rien de plus que des vibrations fugitives, qui changent à chaque instant, telles les vagues de l’océan. Voici cinq minutes, j'étais joyeux et déterminé, mais ces sentiments ont disparu, et je pourrais bien me sentir triste et abattu. Si je veux connaître des sentiments plaisants, il me faut donc être constamment à leur poursuite, tout en chassant ceux qui sont désagréables. Même si j'y réussis, tout est a aussitôt à recommencer, sans que je sois jamais récompensé durablement de ma peine.

A quoi rime de remporter des prix aussi éphémères? A quoi bon s’acharner à décrocher une chose qui disparaît presque sitôt apparue? Selon le bouddhisme, la racine de la souffrance n'est ni le sentiment de peine ni celui de tristesse, voire d’absence de sens. La véritable racine est plutôt cette poursuite incessante et absurde de sensations éphémères qui nous mettent dans un état permanent de tension, d'agitation et d'insatisfaction. De fait de cette poursuite, l’esprit n'est jamais satisfait. Quand bien même il éprouve du plaisir, il n'est pas content, parce qu'il a peur qu'il ne dure pas et voudrait tant que cette expérience se prolonge et s'intensifie.

Les gens sont libérés de la souffrance non pas quand ils éprouvent tel ou tel plaisir fugitif, mais quand ils comprennent l'impermanence de leurs sensations et cessent de leur courir après. Tel est l’objectif des pratiques de méditation bouddhistes. Qui médite est censé observer de près son esprit et son corps, suivre l’apparition et la disparition de tous ses sentiments et comprendre combien il est absurde de les poursuivre.

Quand la poursuite cesse, l'esprit et détendu, clair et comblé. Toutes sortes de sentiments ne cessent de naître et de passer - joie, colère, ennui, concupiscence -, mais dès l'instant où vous cessez de courir après, vous pouvez les accepter pour ce qu 'ils sont. Vous vivez dans l’instant présent au lieu de fantasmer sur ce qui aurait pu être.
Sapiens.jpg, mar. 2021

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