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18 janv. 2016

Paroles de janvier

Jacques Brel

Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir,
Et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns.
Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer,
Et d'oublier ce qu'il faut oublier.
Je vous souhaite des passions,
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil,
Et des rires d'enfants.
Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l’indifférence,
Aux vertus négatives de notre époque.

Je vous souhaite surtout d'être vous.

reve.jpg, mar. 2021

27 déc. 2015

Proverbe de décembre

Guy de Maupassant

"De toutes les passions,
la seule vraiment respectable
me parait être
la gourmandise."

bonbon.png, mar. 2021

29 nov. 2015

Conte de novembre

François Cheng, Cinq méditations sur la beauté, 1ère méditation, extrait

En ces temps de misères omniprésentes, de violences aveugles, de catastrophes naturelles ou écologiques, parler de la beauté pourra paraître incongru, inconvenant, voire provocateur.
Presque un scandale.
Mais en raison de cela même, on voit qu'à l'opposé du mal, la beauté se situe bien à l'autre bout d'une réalité à laquelle nous avons à faire face. Je suis persuadé que nous avons pour tâche urgente, et permanente, de dévisager ces deux mystères qui constitue les extrémités de l'univers vivant : d'un côté, le mal ; de l'autre, la beauté.

Le mal, on sait ce que c'est, surtout celui que l'homme inflige à l'homme. Du fait de son intelligence et de sa liberté, quand l'homme s'enfonce dans la haine et la cruauté, il peut creuser des abîmes pour ainsi dire sans fond, ce qu'aucune bête, même la plus féroce, ne parvient à faire. Il y a là un mystère qui hante notre conscience, y causant une blessure apparemment inguérissable.
La beauté, on sait aussi ce que c'est. Pour peu qu'on y songe cependant, on ne manque pas d'être frappé d'étonnement : l'univers n'est pas obligé d'être beau, et pourtant il est beau. A la lumière de cette constatation, la beauté du monde, en dépit des calamités, nous apparaît également comme une énigme.

Que signifie l'existence de la beauté pour notre propre existence? Et en face du mal, que signifie la phrase de Dostoïevski : "La beauté sauvera le monde"?
Le mal, la beauté, ce sont là les deux défis que nous devons relever. Ne nous échappe pas le fait que mal et beauté ne se situent pas seulement aux antipodes : ils sont parfois imbriqués.



françois cheng.jpg, mar. 2021

11 nov. 2015

Conte d'octobre

Lao Tseu, Tao Te King, extrait
Savoir
Et se dire que l'on ne sait pas
Est bien.
Ne pas savoir
Et se dire que l'on sait
Conduit à la difficulté.

Être conscient de la difficulté
Permet de l'éviter.

Le sage ne rencontre pas de difficultés
Car il vit dans la conscience des difficultés
Et donc, n'en souffre pas.

laotseu.jpg, mar. 2021

27 sept. 2015

Conte de septembre

Conte traditionnel
Frédéric Lenoir "L'âme du monde"

Un soir, un vieux sage s'adresse à son petit fils
en ces termes :

"Mon enfant, il y a une lutte entre deux loups
à l'intérieur de chacun de nous.
L'un est mauvais, l'autre bon".

Le petit fils réfléchit quelques instants,
puis demande : "Quel loup va gagner?"

"Celui que tu nourris".

l_ame_du_monde_illust-280x430.jpg, mar. 2021

1 sept. 2015

Conte d'août

Mythe de l'île de Vanuatu

Tout homme est tiraillé entre deux besoins,
le besoin de la pirogue, c'est à dire du voyage,
de l'arrachement à soi-même ;
et le besoin de l'arbre, c'est à dire de l'enracinement,
de l'identité.
Et les hommes errent entre ces deux besoins
en cédant tantôt à l'un, tantôt à l'autre ;
jusqu'au jour où ils comprennent que
c'est avec l'arbre qu'on fabrique la pirogue.

Larbre-et-la-pirogue.jpg, mar. 2021

17 août 2015

Conte de juillet

Yvan Audouard, écrivain, conteur (1914-2004)
Ma Provence, l'été de l'inutile

Je ne vous ai parlé ni des abeilles, ni des fourmis.
Je les trouve idiotes et de mauvais conseils.
Elles donnent à l'humanité un bien fâcheux exemple de discipline et de travail à la chaîne. Elles ne s'octroient jamais un seul jour de congés, les naises.
J'ai, en revanche, un faible pour les guêpes, ces marginales de l'été.
Elles se contentent de fleurir et de danser. Ce sont des profiteuses.
Laissons les vivre!!!
Ce ne sont pas elles qui ont été chassées du paradis terrestre.
c'est nous.
Naturellement je préfère les cigales et leur orchestre de guimbardes.
Mon oncle Aristide faisait la même musique qu'elles quand il riait.
Il parait que j'ai hérité de son rire.
Si elle se taisaient un jour, je crains bien d'avoir le rire moins facile.

yvan audouard2.PNG, mar. 2021

30 juin 2015

Conte de juin

Yvan Audouard, écrivain, conteur (1914-2004)
Ma Provence, les cigales d'avant la nuit

Chez nous la nuit ne "tombe pas".
Elle se lève. Elle s'étire, paresse, se fait désirer.
C'est à cette heure indécise où la lumière se dilue dans un arc-en-ciel de brume que les cigales se déchaînent pour un angélus du soir endiablé. Le soleil qui tous les soirs incendie de lueurs ma pinède, n'allume plus au ras de la colline qu'un feu de broussailles dont les flammèches étincellent et s'éteignent aussitôt.
L'armée des étoiles va pouvoir prendre possession du ciel.
Alors les cigales s'affolent. Le soleil est en train de les trahir. Le moment n'est pourtant pas encore venu pour elles de retomber en poussière au pied de l'arbre où elles ont vécu trois mois de lumière après trois ans d'obscurité souterraine. Elles lancent à leur maître et seigneur un appel désespéré. Elles veulent absolument être entendues. Jamais elles n'ont fait retenir un tel concert mais le soleil est resté sourd.
Alors, de dépit, elles se taisent et ne recommencent à striduler qu'à partir du moment où il a daigné leur rendre à nouveau visite.
Mais pas tout de suite. Elles le font un peu languir. Elles boudent. Elles veulent être sûres qu'il ne va pas les laisser tomber une fois de plus. D'ailleurs elles sont tout engourdies par la fraîcheur de la nuit et leurs ailes restent collées par la rosée du matin.
Les voilà cependant rassurées sur leur avenir immédiat mais pas encore tout à fait opérationnelles. Elles ont fait la grasse matinée pour se remettre de leurs angoisses nocturnes. Le soleil est déjà haut dans le ciel quand elles entament, à l'unisson, leur hymne à la joie de vivre.
Toujours le même.
Elles ne s'en lassent pas.
Moi non plus.
yvan audouard.PNG, mar. 2021

27 mai 2015

Poème de mai

Soren KIERKEGAARD, philosophe danois (1813-1855)

Si je veux réussir
A accompagner un être vers un but précis
Je dois chercher là où il est
Et commencer par là, justement par là.

Celui qui ne sait faire cela se trompe lui-même
Quand il pense pouvoir aider les autres.

Pour aider un être,
Je dois certainement comprendre plus que lui
Mais d’abord comprendre ce qu’il comprend.

Si je n’y parviens pas, Il ne sert à rien que je sois plus capable et plus savant que lui.

Si je désire avant tout montrer ce que je sais
C’est parce que je suis orgueilleux
Et cherche à être admiré de l’autre
Plutôt que l’aider.

Tout soutien commence avec l’humilité
Devant celui que je veux accompagner.
C’est pourquoi je dois comprendre
Qu’aider n’est pas vouloir maîtriser
Mais vouloir servir.
Si je n’y arrive pas
Je ne puis aider l’autre.
Soren-Kierkegaard.jpg, mar. 2021

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