Catherine Despeux(1), Taiji Quan, Art martial, technique de longue vie
Méthode d'enseignement du Taiji Quan

La répétition d'un même mouvement pendant des milliers de fois aide l'exécutant à prendre conscience des moindres mouvements de son corps.



Dans la pratique, l'élève va donc répéter au centimètre près les mêmes mouvements des mois et des mois. L'apprentissage de l'enchaînement des mouvements peut durer de quelques mois à une année pour des personnes s'exerçant chaque jour.
Une fois que ces mouvements sont bien connus et reproduits fidèlement après les nombreuses corrections du maître, l'élève peut commencer à travailler des points précis. Il va s'efforcer par exemple de sentir l'air avec plus d'acuité, comme s'il nageait dans l'eau ; cette impression naît d'ailleurs tout naturellement à partir du moment où les mouvements exécutés sont de plus en plus relâchés.



Un élément susceptible de dérouter le débutant est le manque de résultats tangibles rapides, c'est un exercice de longue haleine qui demande des années avant d'aboutir.
Et si l'occidental est découragé au début par l'effort de mémorisation, c'est qu'il n'a pas compris que le plus important n'est pas le résultat, mais le geste en lui-même, l'attention qu'il lui porte.

Cette attention ne doit pas être un effort, mais une ouverture sur une perception différente des choses. Ainsi l'enchaînement n'est-il qu'un support pour un travail en profondeur sur le corps et l'esprit.

(1) Catherine Despeux est sinologue, professeur émérite de l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales, et administratrice de l'institut d'études bouddhiques. Elle est notamment connue du grand public pour ses travaux sur le taoïsme, le Tai Chi Chuan et le le bouddhisme Chan. (source Wikipédia)

batblog.jpg, janv. 2024